la gestion des émotions dans l’ESPT

la gestion des émotions dans l’ESPT – Reinders

Mis à jour le 17 octobre 2016

Hélène Dellucci nous présente un article sur la gestion des émotions dans l’ESPT, publié en 2014, par Reinders et ses collègues (1) qui est une réplique de la revue publiée en 2010 par RA Lanius et ses collègues, dans l’American Journal of Psychiatry (2).
Reinders et coll., (2014) ont répliqué les résultats décrits par Lanius et al., (2010)
Ils ont repris leurs données concernant un groupe de 11 patientes présentant un TDI (dissociation structurelle tertiaire) et les ont réanalysées à l’aulne des descriptions neurophysiologiques décrites par Lanius et coll., (2010).

Hypothèse

Lors de la lecture du script traumatique :

  • les PAN du groupe des patientes avec un TDI montreraient une hyper-activation des zones frontales et du cortex cingulaire antérieur et postérieur,
    allant de pair avec une hypo-activation de l’amygdale et de l’insula,
    donc sur le plan psychophysiologique une hypo-activation.
  • les PE des patientes avec un TDI
    montreront une hypo-activation des zones préfrontales et cingulaires,
    associée à une hyper-activation de l’amygdale et de l’insula,
    allant de pair avec une sur-activation psychophysiologique.

Les résultats…

Ils montrent que :
Lorsque les patientes avec un TDI dans l’état PAN écoutent le script traumatique, comparé au script neutre,

  • elles montrent une activation des lobes frontaux médians des deux côtés,
  • ainsi qu’une activation du cortex cingulaire antérieur.

Il n’y a pas d’activation à l’écoute du texte neutre.
Lorsque les patientes avec un TDI dans l’état PE écoutent le script traumatique, elles montrent:

  • une activation de l’insula et l’amygdale gauches.
  • une chute de la variabilité du rythme cardiaque
  • une augmentation des mesures physiologiques (tension artérielle et pouls).

Ces réactions sont absentes lorsque les PE écoutaient le script neutre.

confirment l’étude de Lanius…

Ces résultats répliquent ceux décrits dans l’étude de Lanius et al., (2010) et Hopper et al., (2007)
Ils confirment :

  • que la PAN correspond bien aux sous-type d’ESPT dissociatif avec une suppression de l’émotion, et
  • que la PE correspond au sous-type d’ESPT classique avec reviviscences et hyper-activation physiologique.

Autant chez les patients, avec un TDI en activation de leur PAN, que chez des patients ayant un ESPT sous-type dissociatif,

  • parler de contenus traumatiques ne laisse pas neutre,
  • mais amène une suppression de l’émotion et des réactions sympathiques
  • par l’activation des zones préfrontales.

De la même manière, lorsque chez les patients TDI une PE est activée, à l’écoute du script traumatique
celle-ci réagit de la même manière
que les personnes avec un ESPT sous-type reviviscences

et apportent des résultats additionnels

L’étude de Reinders et coll., (2014) montre des résultats additionnels :

  • Pour la PAN :
    • l’activation des zones de l’hippocampe
    • et des zones associatives postérieures,

des régions cérébrales impliquées dans l’amnésie, et caractéristiques de la suppression de souvenirs auto-biographiques non désirés chez les patients souffrant de troubles dissociatifs de l’identité.

  • Pour la PE :
    • l’activation du striatum dorsal, important pour la régulation de l’accès à la mémoire.

Les résultats de cette étude de Reinders et coll., (2014) répliquent ceux décrits par Lanius et coll., (2010)
Ces résultats vont dans le sens de la conceptualisation que propose la TDSP (Van der Hart et al., 2006/2010) à savoir qu’un trauma, du simple au plus complexe, est une dissociation structurelle.
 


(1) Références de cet article sur la gestion des émotions dans l’ESPT – Reinders : Opposite brain emotion-regulation patterns in identity states of dissociative identity disorder : A PET study and neurobiological model. , Reinders, A. A. T. S., Willemsen A. T. M., den Boer, J. A., Vos, H. P. J., Veltman, D. J. & Loewenstein, R. J. (2014). , Psychiatry Research : Neuroimaging, 223, pp. 236-243.
(2) Références de l’article sur la gestion des émotions dans l’ESPT – Lanius : Emotion modulation in PTSD : Clinical and Neurobiological Evidence for a Dissociative Subtype. Lanius, R. A., Vermetten, E., Loewenstein, R. J., Brand, B., Schmahl, C., Bremner, J. D. & Spiegel, D. (2010). American Journal of Psychiatry, 167, pp. 640-647.


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