Présentation de la recherche de Van Der KoIk

Présentation de la recherche de Van Der KoIk

Mis à jour le 26 septembre 2022

La recherche de Van der Kolk est un essai randomisé, en double aveugle, portant sur 88 sujets adultes ayant un ESPT secondaire à divers traumatismes (abus sexuels, accident, agressions physiques, victime de guerre).

Van der Kolk, B., Spinazzola, J. Blaustein, M., Hopper, J. Hopper, E., Korn, D., & Simpson, W. (2007). A randomized clinical trial of EMDR, fluoxetine and pill placebo in the treatment of PTSD: Treatment effects and long-term maintenance. Journal of Clinical Psychiatry, 68, 37-46.

Samia LAHYA présente la recherche de Van Der Kolk dans sa thèse « Prise en charge de l’Etat de Stress Post Traumatique : Etude Qualitative auprès des Médecins Généralistes du Vaucluse » (1) .

Voici ce qu’elle nous dit sur la recherche de Van der Kolk :

Objectif de la recherche : Dans cette recherche B Vander Kolk & al. souhaitent effectuer une comparaison de l’efficacité de la Fluoxetine vers EMDR versus pilules placebo, dans la réduction des symptômes de TSPT chez l’adulte, après 8 semaines (durée du traitement) et à 6 mois après la fin du traitement.

Hypothèses : les auteurs posent deux hypothèses :

  • Fluoxetine et EMDR aussi efficaces, et supérieur au placébo, après 8 semaines de traitement + différence entre EMDR versus Fluoxetine à 6 mois (après fin du traitement) dans le maintien du bénéfice thérapeutique.
  • Efficacité thérapeutique diffère selon traumatisme dans l’enfance ou à l’âge adulte

Méthodes :

  • Essai clinique randomisé contrôlé
  • Recrutement sujet ayant un TSPT (trauma depuis > 1 an avant l’inclusion) via petites annonces, internet, professionnels de santé
  • Randomisation stratifiée selon présence d’une thérapie de soutien en cours ou non
  • Double aveugle
  • Évaluateurs indépendants
  • Échelles de mesure CAPS et BDI-II
  • Analyse en ITT ITF et PP. Calcul du NSN à priori

Population et durée :

  • 229 participants volontaires (18-65 ans), population générale, consentement écrit (n=88), sujets diagnostiqués TSPT suite à traumatisme > 1 an avant l’inclusion (n=76) sujets inclus. Critères d’exclusion définis à priori.
  • Randomisation aléatoire dans les 3 groupes : Fluoxetine (n=26) EMDR (n=24), placebo (n=26)
    traitement 8 semaines
  • Pas d’autres traitement ‘autorisé’ hormis ceux de l’étude

Contexte, traumatisme, suivi + échelles de mesure :

  • Diagnostic positif de TSPT selon critères DSM IV
  • Évaluations en aveugle selon échelles CAPS et BDI-II. Mesures à la fin du traitement et à 6 mois
  • Les sujets étaient considérés comme asymptomatiques si score CAPS < 20
  • Critère secondaire analysé : sous-groupes selon si traumatisme dans l’enfance ou à l’âge adulte

Interventions :

8 semaines de traitement

  • EMDR : 6 séances individuelles de 90 minutes, 4 thérapeutes expérimentés, selon protocole standard. Séances filmées, randomisées et évaluées par expert indépendant
  • Fluoxetine : initiée à 10 mg/j, augmentation de 10 mg par sem. jusqu’à 60 mg ou rémission, évaluation clinique selon jugement du médecin. Moyenne de 40 mg/j
  • Placébo administrés en double aveugle selon protocole standard

Principaux résultats :

  • Résultats significatifs à 6 mois avec 57 % des sujets asymptomatiques dans le groupe EMDR conte 0% en Fluoxetine (p<0,01 (résultats en ITT similaires)
  • Régression du TSPT à 8 semaines pour 88% EMDR, 81% Fluexetine et 65% placebo (scores CAPS) (p/0,15)
  • EMDR supérieur à la Fluoxetine sur les symptômes du TSPT à 6 mois
  • Efficacité de l’EMDR supérieure à la Fluoxetine sur la symptomatologie dépressive (BDI-II) à 6 mois (p<0,02)
  • À 6 mois, EMDR : 75% du sous-groupe trauma adulte était asymptomatiques contre 33% pour le sous-groupe des traumatismes infantiles. Fluoxine : 0% asymptomatiques tous groupes confondus (p<0,05)

Pour Samia LAHYA :

Pour Van Der Kolk et al. : un stade plus précoce du traitement, et pour des patients en
population générale dont le traumatisme serait plus ancien ; l’EMDR n’a pas montré une
franche supériorité comparé à la Fluoxetine après 8 semaines de thérapie (88% versus 81%,
(p:O,l5) avec des symptômes évalués selon l’échelle CAPS). A 6 mois la différence était
nettement plus significative avec 57% de sujets asymptomatiques dans le groupe EMDR
contre 0% dans le groupe Fluoxetine (p < 0,01). Une analyse en sous-groupes retrouvait des
taux respectifs de 75% et 33% de sujets asymptomatiques selon que le traumatisme soit
apparu à l’âge adulte ou dans l’enfance (groupe EMDR), contre 0% de sujets asymptomatiques dans le groupe Fluoxetine tous sous-groupes confondus (p < 0,05). Mais (…) un certain nombre de troubles comorbides ont été des facteurs d’exclusion, et les échantillons restent limités. De plus, l’étude n’évalue pas le risque de rechutes à plus long terme.

Sources :

Samia LAHYA  – thèse Prise en charge de l’Etat de Stress Post Traumatique : Etude Qualitative auprès des Médecins Généralistes du Vaucluse.

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