Méditation, yoga et autres médecines douces pour traiter la dépression

Méditation, yoga et autres médecines douces pour traiter la dépression

Mis à jour le 22 avril 2015

Article Méditation, yoga et autres médecines douces pour traiter la dépression, publié sur RA-SANTE, le 21 avril 2015, de Pauline Jonquères d’Oriola
Selon la revue américaine The Lancet, certaines thérapies basées sur la méditation seraient une alternative crédible pour éviter les rechutes après une dépression. Dans son livre Soigner sa tête sans médicaments… ou presque (Robert Laffont), le Dr Patrick Lemoine, psychiatre à Lyon, confirme l’intérêt d’une telle thérapie et explore d’autres pistes pour traiter la dépression via des techniques alternatives.

La luminothérapie

Mise au jour en 1982, la dépression saisonnière se caractérise par une période de profonde baisse de moral, une envie de manger davantage, de rester bien au chaud pendant les mois les plus froids et les moins lumineux. « Lorsque l’on va au ski en février et qu’on retrouve de la lumière, cela commence déjà à aller mieux, et l’embellie se fait vraiment sentir en avril », note le Dr Lemoine. Cette dépression saisonnière touche davantage les femmes, et trouverait ses origines dans le fait qu’autrefois, la femme allaitante ou enceinte, devait rester confinée et protégée pendant l’hiver. Prendre des kilos est ainsi une marque d’adaptation. Pour lutter contre cette dépression saisonnière, la luminothérapie s’avère être une bonne solution. Elle serait efficace dans 85% des cas dans les 5 à 10 jours. Cette lampe à l’intensité de 10 000 lux minimum, et munie de filtres qui suppriment les UV toxiques, peut s’utiliser en préventif en octobre, ou en curatif pendant l’hiver. Il s’agit de s’exposer 30 minutes par jour à moins d’un mètre de la lampe.

Le yoga et le sport

D’après le Dr Lemoine, la dépression pourrait être liée aux gènes « clock », c’est-à-dire ceux qui nous donnent des rythmes. Voilà pourquoi il est très bon selon lui de pratiquer le sport et le yoga. « Le sport est le meilleur synchroniseur qui soit, un vrai antidépresseur. Le mieux est de le pratiquer le matin pour éviter tout problème d’endormissement le soir. Si en plus on fait du yoga en soirée, la combinaison est souvent hyper efficace », explique-t-il. Quant au choix du sport ? Sachez qu’il n’y a pas que le jogging qui permet de secréter des endorphines. Ces dernières servent avant tout à lutter contre la douleur, donc dès lors que l’on a mal, ces endorphines sont sécrétées. Le mieux est donc de trouver le sport qui vous fait plaisir. « Testez deux séances pour voir si vous accrochez. Certaines personnes peuvent par exemple être agacées par le yoga, et ont besoin d’aller se défouler à la boxe, inutile donc de persister », ajoute le psychiatre.

La méditation

Actuellement, tout le monde ne parle plus que de la Mindfulness, autrement dit, la méditation de pleine conscience. Elle est notamment plébiscitée par les défenseurs de la psychologie positive. Cette dernière invite à se concentrer sur les sensations que nous éprouvons dans le présent, comme une sorte de parade à nos vies pressées et multitâches. D’après le Dr Lemoine, la méditation peut se pratiquer dans un cadre préventif contre la dépression et ses rechutes, mais aussi être curative si elle s’inscrit dans une hygiène de vie. La méditation a l’avantage de permettre de prendre du recul, de relativiser, de sortir de son schéma cognitif. En revanche, là encore, elle ne convient pas à tout le monde, il n’y a donc aucune obligation. Elle est également déconseillée aux personnes en phase de dépression aiguë, car la méditation engendre une séparation du déprimé avec son environnement, ce qui est déjà la tendance chez le dépressif lourd.

La psychothérapie interpersonnelle

« La psychothérapie interpersonnelle fait partie des méthodes validées scientifiquement », explique le psychiatre. Elle vient des Etats-Unis, et aide les personnes à repérer les modifications des situations interpersonnelles qui risquent de les déséquilibrer, et de favoriser une rechute. Le problème des déprimés étant justement qu’ils font le vide autour d’eux. Ces raisons peuvent être le manque de relations sociales, le conflit, le deuil, les périodes de transition… Cette méthode a fait ses preuves, elle est notamment pratiquée par d’éminents spécialistes à l’instar du Dr Frédéric Kochman.

La micronutrition

La micronutrition est encore peu connue en France. Le Dr Lemoine est d’ailleurs le premier à avoir parlé dans l’hexagone du L-Tyrosine qui peut être pris en complément. « C’est avec cette molécule que notre cerveau fabrique de la dopamine et de la noradrénaline », explique le psychiatre, également spécialiste en neurosciences. Elle s’avère donc particulièrement efficace pour les dépressions dues à des déficits de dopamine. Il faut d’ailleurs savoir que les neuroleptiques bloquent la dopamine. La micronutrition doit cependant être mise en place sous l’étroite surveillance d’un médecin.

L’EMDR

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une technique américaine née en 1987, et qui a reçu de nombreuses distinctions scientifiques. Elle est très efficace dans le traitement des dépressions conséquentes à des traumatismes. La méthode s’apparente tout d’abord à de la méditation : la personne revit son problème dans son corps, et en même temps elle observe ce qui se passe en elle. A cela, s’ajoutent des stimulations de chaque côté du corps, alternées par des sons, du toucher et surtout des mouvements oculaires. Ces stimulations permettent de traiter à nouveau les informations à l’origine du trouble.
 
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