Sciences - EMDR et stress post-traumatique

Sciences – EMDR et stress post-traumatique

Mis à jour le 30 septembre 2022

Un reportage vidéo « Sciences – EMDR et stress post-traumatique », de Laurence Beauvillard, diffusé dans Télématin, à 07h, le 13 février 2016

Il y a 3 mois que Paris a été victime de terribles attentats, de nombreux témoins, vous le savez, sont encore sous traitement, d’autres sont toujours en état de stress post-traumatique et c’est à ce sujet là que Laurence Beauvillard a rencontré une équipe. Alors ces troubles anxieux, il faut le savoir, se manifestent la plupart du temps après un accident ou toute autre situation qui génère de la peur, comme c’est le cas là, avec ces attentats. Laurence a rencontré une équipe marseillaise qui étudie de très près une méthode assez étonnante, à vous de juger, qui traite précisément le stress post traumatique. Regardez.

La peur est une émotion qui va brutalement activer certaines zones du cerveau. Une situation temporaire suivie normalement par un retour au calme. Parfois tout s’emballe et se bloque, la peur devient permanente, c’est le mécanisme du stress post-traumatique. Dans cet institut de neuroscience de Marseille, on étudie ce phénomène et les effets d’un traitement appelé l’EMDR, en français désensibilisation et reprogrammation pour les mouvements des yeux.

Stéphanie Khalfa : « Lorsqu’on fait de l’EMDR, on va réactiver toute cette structure, on va réactiver tout le système de mémoire d’émotion et on va permettre à la mémoire de restocker d’une manière différente une mémoire qui est déchargée de son émotion« 

Véronique a vécu depuis son enfance avec un état de stress post-traumatique et à l’âge adulte une grave dépression est survenue.

Stéphanie Khalfa : » Replongez bien dans la situation? Vous sentez la peur. OK, donc sentez bien tout ça et regardez ce qui vient quand vous regardez la lumière« 

Véronique :  » A un moment donné, ça je ne peux pas l’expliquer, mais vous débloquez des choses. C’est douloureux, ça reste douloureux, et ça s’estompe, et après on dirait plus que c’est à un stade de souvenir, mais souvenir, ça veut dire présent quand même, sans la douleur, sans la souffrance « 

Stéphanie Khalfa : »L’idée, c’est de faire des stimulations qui soient bilatérales et alternées, c’est à dire un coup à droite, un coup à gauche. Ça on peut le faire aussi avec les doigts, donc, par exemple, je vais bouger mes doigts et vous allez les suivre. Au niveau tactile, vous pouvez avoir des vibrateurs dans les mains, et vous sentez ça vibre un coup à droite, un coup à gauche. On peut utiliser ce qu’on appelle le tapping par exemple, un coup à droite, un coup à gauche. Qu’on fait très fréquemment avec les enfants.« 

Stéphanie Khalfa : » Voilà le cerveau de patients. Après ce traitement, on voit dans les structures pré-frontales des augmentations de la densité de matière grise. C’est à dire qu’il y a une récupération dendritique des neurones alors que l’on sait que dans le stress chronique justement il y a une diminution de la densité de cette matière grise. »

Stéphanie Khalfa : » Les indications de l’EMDR ont évolué au cours du temps. On est partie de traiter uniquement les traumatismes et maintenant on augmente puisqu’on se rend compte que beaucoup de pathologie ont des origines traumatiques. On peut traiter les phobies, les troubles obsessionnels compulsifs, certaines psychoses, la dépression… »

Cette technique a été inventée aux États-Unis il y a une trentaine d’années. Elle a été proposée lors des attentats new-yorkais de 2001, lors du tremblement de terre au Mexique de 2010 et proposée à certaines victimes des attentats de novembre dernier à Paris.

Il existe également un module d’urgence que des praticiens ont mis en place qui permet de traiter un groupe. Pour cela, chaque participant va faire une auto-stimulation, ça s’appelle la technique du papillon.

Voir la vidéo Sciences – EMDR et stress post-traumatique sur le site de Télématin

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