La transmission transgénérationnelle des traumatismes et de la souffrance non dite

La transmission transgénérationnelle des traumatismes et de la souffrance non dite

Mis à jour le 3 mars 2017

Un article La transmission transgénérationnelle des traumatismes et de la souffrance non dite, de Florence Calicis, publié dans la revue Thérapie Familiale

Comme psychologue et psychothérapeute systémicienne dans un service ambulatoire de santé mentale, je reçois une patientèle tout venant, familles au départ d’un symptôme d’un enfant, d’un adolescent, couples, adultes en individuel, fratries d’adultes qui veulent rediscuter de leur passé commun, groupes thérapeutiques. Il peut s’agir de démarches volontaires ou contraintes à la demande de la justice (groupes thérapeutiques pour auteurs d’infractions à caractère sexuel, expertises et examens psycho-médico-sociaux).

Parfois, nos patients, qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes, souffrent mais, malgré leurs recherches dans leur histoire personnelle, et ce, avec notre aide, ils n’identifient pas d’événements traumatiques majeurs ou de raisons d’aller si mal. Avec l’expérience, j’ai trouvé fort important d’explorer avec eux l’histoire de leur famille d’origine, et parfois sur plusieurs générations. La clé de l’énigme s’y est souvent trouvée. Car on peut avoir hérité des traumatismes de ses ancêtres, sans en être conscient.

Transmission transgénérationnelle des traumatismes psychiques

Dans certains cas en effet, le symptôme de l’enfant pour lequel nous sommes consultés ne peut se comprendre qu’en débusquant un traumatisme enfoui d’un de ses parents. Le symptôme de l’enfant agit comme révélateur du traumatisme enfoui de son parent. Illustrons-le à l’aide de diverses grilles de lectures théoriques et de trois situations cliniques.

La transmission transgénérationnelle des traumatismes d’E. Tilmans (1995) et le concept de transfert de K. Stettbacher (1991)

Jeanne, sa mère,… et son vilain tonton

Béatrice, 33 ans, arrive à ma consultation avec sa fille Jeanne, 4 ans et demi. Jeanne vit avec sa maman depuis qu’elle a 2 ans et que ses parents se sont séparés. Béatrice est inquiète car elle trouve que depuis quelques mois, Jeanne « régresse »: elle ne la quitte pas d’une semelle, se montre geignarde, s’accroche à sa tétine à laquelle elle avait pourtant renoncé depuis longtemps. « Elle semble bien craintive ces derniers temps », dit Béatrice.

Puis, Béatrice ajoute : « Je viens vous voir parce qu’un jour où Jeanne avait fait une petite bêtise et que j’étais excédée, j’ai voulu lui donner une fessée et Jeanne a réagi comme une enfant maltraitée : elle s’est littéralement pétrifiée et (Béatrice fond en larmes à cet instant), j’ai vu la terreur dans ses yeux,… exactement la terreur que je vivais quand, tout au long de mon enfance, mon grand frère venait me tabasser dans ma chambre. Il m’utilisait comme punching-ball, j’étais son souffre-douleur et, comme c’était le Dieu de maman, et que papa n’était jamais là, personne ne m’a porté le moindre secours. Je viens vous voir car je veux que Jeanne sache se défendre mieux que moi.»

Aujourd’hui encore, Béatrice paye la facture de ces années de terreur : elle souffre d’attaques de panique et sa vie sentimentale est tumultueuse, empreinte de nombreuses ruptures tant elle a peur de s’attacher et d’être à nouveau le jouet d’un homme.

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