Travailler avec des patients sans connaître les détails du souvenir traumatique

Travailler avec des patients sans connaître les détails du souvenir traumatique

Mis à jour le 25 avril 2024

Une vidéo de Marylyn Tew et Richard Worthing-Daviesqui nous montre comment travailler avec des patients qui ne peuvent ou ne veulent pas révéler au thérapeute les détails d’un souvenir traumatique.

D C Blore et E M Holmshaw (2009) ont conçu cette méthode pour permettre de travailler avec des patients qui ne peuvent ou ne veulent pas révéler au thérapeute les détails d’un souvenir traumatique.

Dans cette vidéo, une jeune femme, Hannah, a fait l’objet d’une sollicitation sexuelle de la part de son supérieur hiérarchique sur son lieu de travail. Elle a fini par être prostituée par son patron. Elle était submergée par la honte.

Le thérapeute a utilisé le protocole standard pour désensibiliser plusieurs souvenirs cibles, mais certains aspects du traumatisme étaient trop honteux pour que la patiente puisse les verbaliser.

La vidéo montre l’utilisation du protocole Blind to Therapist pour que la patiente puisse désensibiliser et retraiter l’impact de ces parties particulières du traumatisme sans avoir à les décrire à haute voix.

Vidéo publiée en anglais – accès libre en ligne

Quand utiliser cette solution ?

  • Si le patient a trop honte pour verbaliser le souvenir
  • Si le patient souffre d’un grave problème de communication, tel qu’un bégaiement
  • Si le patient a signé la loi sur les secrets d’État
  • Si un traducteur est impliqué et que le patient craint que l’information ne soit communiquée à sa communauté.

Points clefs 

1 — Intervention pendant la phase de désensibilisation et de retraitement du protocole.

2 — La nécessité d’utiliser le B2T (Blind to Therapist) a été identifiée lors de la phase d’évaluation / d’anamnèse, lorsque le patient ne pouvait pas divulguer d’informations sur le souvenir cible.

3— Les patients qui ne peuvent ou ne veulent pas divulguer des informations peuvent appartenir à différentes catégories :

  • Honte et embarras
  • Peur de traumatiser par procuration le thérapeute ou un traducteur
  • Peur des répercussions de la part des traducteurs issus de la communauté d’origine
  • Les patients ayant des problèmes de communication tels que de graves bégaiements
  • Les personnes travaillant dans le cadre de la loi sur les secrets officiels, à qui la loi interdit de divulguer des informations.

4 — Expliquez que le traitement utilisant B2T ne sera pas moins efficace en raison de la non-divulgation.

5 — Aidez le patient à reconnaître le changement, car le thérapeute peut avoir des difficultés à déterminer s’il y a changement ou non.

6 — Donner à l’image non divulguée un mot repère

7 — Ne pas obtenir de CN ou de CP

8 — Obtenir un score SUDs

9 — Commencez la première série en disant « Remarquez (mot repère), (émotion), (emplacement du corps) ».

10 — Procéder normalement jusqu’à ce que le score SUDs atteigne 0 ou 1

11 — La divulgation peut ne jamais avoir lieu, mais un PC peut apparaître

12 — Même avec un CP, ne pas tenter d’obtenir un CN

13 —  Installer le CP s’il apparaît de manière normale

14 — VOC PC à 6 ou 7

15 — Si le SUD est à 0 et qu’aucune CP n’apparaît ou si une CP a été installée, procéder à un scanner corporel avec l’image de la cible et la CP de la manière habituelle.

Utiliser des tissages visuels 

Utilisation de tissages visuels

Reconnaître que les tissages cognitifs sont impossibles parce que le thérapeute n’a pas de connaissances cognitives à utiliser pour créer un tissage adéquat. Au lieu de cela, les thérapeutes utilisent des tissages visuels. Ceux-ci prennent la forme de stratégies d’image ou de stratégies de morphing.

Stratégie de l’image

Dans le cadre d’une stratégie de l’image, on peut demander au patient d’imaginer l’image bloquée à bout de bras et à gauche. On lui demande ensuite d’imaginer la même image à bout de bras et à droite.

On demande ensuite au patient de regarder les deux images et de dire laquelle des deux lui donne le plus l’impression de contrôler ce qui se passe. Lorsque le patient indique au thérapeute l’image sur laquelle il a le plus de contrôle, on lui demande de rapprocher les deux images jusqu’à ce qu’elles se touchent et qu’une stimulation bilatérale soit appliquée.

Cette stratégie de l’image permet souvent de débloquer des processus bloqués. 

Stratégie de morphing

Le morphing est une autre forme de tissage visuel. On demande au patient de regarder l’image bloquée et d’imaginer comment il peut étirer l’ensemble de l’image pour qu’elle ait l’air drôle d’une certaine manière. Une fois que le patient a trouvé la nouvelle image, une stimulation bilatérale est appliquée.

Ces techniques permettent souvent de débloquer les processus bloqués.

En savoir plus 

Cette vidéo est disponible sur le site emdrgateway, qui propose des vidéos courtes et très ciblées présentant des solutions à des problèmes spécifiques rencontrés par les thérapeutes EMDR et des articles à visée éducative destinés aux thérapeutes et aux superviseurs en exercice

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