Éco-anxiété : état des lieux d’un mal-être grandissant

Éco-anxiété : état des lieux d’un mal-être grandissant

Mis à jour le 16 décembre 2025

Un rapport de l’ADEME paru cette année sur l’éco-anxiété qui propose une infographie qui résume  les points clefs à retenir. 

Entre peur de l’avenir et angoisse face à l’urgence environnementale, l’éco-anxiété devient un sujet de préoccupation majeur. Selon une étude de l’ADEME et de l’Observatoire de l’éco-anxiété (OBSECA, porté par Econoïa) publiée en mars 2025, un Français sur quatre serait moyennement à très fortement anxieux.

Infographie

Présentation du rapport de l’ADEME 

L’éco-anxiété, définie par les chercheurs comme une détresse psychologique (mal-être) découlant des inquiétudes face à la crise environnementale, est un sujet de préoccupation exponentielle pour les populations mondiales. Les médias et la recherche s’en font l’écho, sans que l’on en connaisse précisément l’impact sur la population française. `

D’où la nécessité d’en établir l’état des lieux de façon objectivée. C’est l’une des ambitions de ce travail, première étude réalisée en France à partir d’un échantillon représentatif (de 15 à 64 ans concernant par extrapolation 42 millions de Français).

En complément, ce travail a permis d’améliorer l’approche de mesure de l’éco-anxiété, fondée sur un concept solide et un outil diagnostic construit scientifiquement, et de proposer un étalonnage original de catégories d’intensité croissante. Il permet de comprendre que l’éco-anxiété est un continuum avec des scores et des symptômes progressifs, révélant trois catégories générales d’éco-anxieux au sein de la population française.

D’abord, 31,5 millions de Français ne seraient pas du tout éco-anxieux, peu ou très peu. Ensuite, 6,3 millions seraient moyennement éco-anxieux avec de premiers symptômes qu’il convient de ne pas laisser s’aggraver. Enfin, 2,1 millions seraient fortement éco-anxieux et 2,1 millions très fortement éco-anxieux, au point de devoir bénéficier d’un suivi psychologique, avec un risque pour 420.000 d’entre eux de basculer vers une psychopathologie tierce connue (dépression réactionnelle ou trouble anxieux).

Aucune catégorie sociodémographique n’est épargnée par l’éco-anxiété, mais à des degrés différents. Elle touche plus les femmes que les hommes mais pas seulement les plus jeunes, contrairement à l’idée reçue. Les Bac+3 sont les plus éco-anxieux, les sans diplômes le moins. La CSP la moins éco-anxieuse est celle des retraités. Habiter en grande agglomération et en région parisienne accroît l’éco-anxiété, de même que l’intérêt pour l’environnement.

Pour préserver la santé mentale des éco-anxieux, une prise en charge curative et préventive de l’éco-anxiété serait nécessaire aux niveaux individuel, collectif et sociétal, pour dépasser le problème de santé publique et transformer l’énergie négative de l’éco-anxiété en énergie positive de résilience tournée vers l’éco-engagement, au service de la transition environnementale.

En savoir plus 

Références de l’article Éco-anxiété en France : Etat des lieux, seuils de préoccupation clinique, variables déterminantes

 :

  • auteurs : Pierre-Eric SUTTER , Sylvie CHAMBERLIN, Léonie MESSMER
  • publié dans : ADEME. 86 pages.
  • note des auteurs : Ce rapport s’appuie sur un travail doctoral en cours relatif à l’éco-anxiété, réalisé par Pierre-Eric SUTTER et dirigé par le professeur Jean-Luc BERNAUD au sein du Conservatoire National des arts et métiers (CNAM). La méthode et les analyses d’échantillonnage utilisées dans la présente étude sont issus d’un article scientifique relatif à l’étalonnage de l’échelle « HEAS-FR » (outil de mesure psychométrique de l’éco-anxiété), en cours de soumission auprès de la revue « Journal of Environmental Psychology », à comité de lecture international.

Aller plus loin 

Formation(s) : L’approche EMDR dans l’accompagnement de l’éco-anxiété et autres souffrances indirectes liées à la situation écologique

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