capacité de mémoire de travail

Capacité de mémoire de travail et vitesse des MO

Mis à jour le 26 septembre 2022

Ludwig Cornil vous présente une recherche sur la capacité de mémoire de travail du patient et l’ application clinique à en retenir concernant la vitesse la plus adaptée pour les  stimulations bilatérales : Blurring emotional memories using eye movements : individual differences and speed of eye movements, de Kevin van Schie et all, qui ont déjà effectués de nombreuses recherches sur la mémoire du travail.

Dans cette recherche, les auteurs étudient les effets de la vitesse des mouvements oculaires par rapport à la capacité de la mémoire de travail.

Ils ont émis les hypothèses :

  • que les participants ayant une plus petite mémoire du travail bénéficieraient de mouvements oculaires lents, alors que les participants ayant une capacité de mémoire de travail plus étendue tireraient plus d’avantages de mouvements oculaires rapides pendant l’ EMDR.
  • que la vitesse du mouvement de l’œil doit être ajustée à la capacité de mémoire de travail du patient pour obtenir un effet optimal.

En testant ces propositions avec des étudiants de premier cycle, ils n’ont trouvé aucune indication qu’il serait utile d’ajuster la vitesse des mouvements oculaires à la capacité de  mémoire de travail des participants. Au contraire, les mouvements oculaires rapides ont eu de meilleurs effets dans les deux groupes dans leur expérience.

Des résultats préalables contredisaient déjà cette idée : van veen et al. 2015 et Maxfiled, 2008 qui montre que les MO rapides sont plus efficaces que les MO lents.

Application clinique

L’application pratique de cette recherche est de trouver la vitesse la plus adaptée avant de commencer la stimulation bilatérale en EMDR avec ses patients.

Cette recherche montre qu’il faut effectuer des MO’s rapides.

En détails

Cette recherche a été effectuée auprès de 76 patients : 31 patients avec une capacité de mémoire de travail réduite (CMTR) et 35 patients avec une capacité de mémoire de travail élevée (CMTE).

Ils ont demandé aux patients de l’étude de se rappeler 3 souvenirs dans 3 conditions :

  • souvenir seul
  • souvenir + mouvements oculaires (MO’s) lents
    souvenir + MO’s rapides

Les auteurs ont émis 4 hypothèses de travail :

hypothèse 1 : les MO’s sont plus efficaces que le souvenir sans aucune stimulation, indépendamment de la vitesse et de la capacité de mémoire de travail du patient

hypothèse 2 : augmenter uniquement la vitesse des MO’s est efficace – c’est à dire des MO’s rapides sont plus efficaces que des MO’s lents – indépendamment de la CMT,

Le schéma ci-dessous montre sous la forme d’un graphique ce que seraient les résultats si ces deux hypothèses  se confirmaient.

 

hypothèse 3 : les patients ayant une CMTR profitent plus de MO’s lents que les patients ayant une CMTE, avec lesquels les mouvements lents ne prennent pas suffisamment de place et n’auront pas d’effet.

hypothèse 4 : l’efficacité est maximale lorsqu’on adapte les MO’s à la CMT

Le schéma ci-dessous montre sous la forme d’un graphique ce que seraient les résultats si ces deux hypothèses  se confirmaient.

Les résultats montrent que :

  • l’hypothèse 1 se confirme
  • l’hypothèse 2 se confirme
  • l’hypothèse 3 ne se confirme pas : les CMTR profitent aussi des MO’s rapides
  • l’hypothèse 4 ne se confirme pas : les résultats montrent l’inverse 

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