Conférence de Boris Cyrulnik sur la transmission du trauma aux générations suivantes

Conférence de Boris Cyrulnik sur la transmission du trauma aux générations suivantes

Mis à jour le 30 septembre 2022

Nous vous proposons de (re)voir cette Conférence de Boris Cyrulnik sur la transmission du trauma aux générations suivantes, organisée par le Lycée Français de New York.

Boris Cyrulnik évoque les sujets suivants : La transmission du trauma aux générations suivantes – qu’il a notamment développé dans son livre « Le murmure des fantômes  » – et nous interpelle pour savoir si « La mémoire dit la vérité? »

« Le trauma n’a pas d’effet que sur la personne traumatisée : l’entourage et les enfants en subissent les retombées. Cette transmission se fait au contact, à la manière de parler ou de se taire. On vient de découvrir qu’il y a aussi une transmission biologique » Boris Cyrulnik.

Cette transmission se fait au contact, à la manière de parler ou de se taire. On vient de découvrir qu’il y a aussi une transmission biologique.
Ces altérations sont résiliables, à condition d’entourer la personne blessée, son entourage et la manière dont la culture en parle.

Regarder la vidéo :

B. Cyrulnik explique la transmission du trauma et des émotions qui y sont reliées.

La transmission est inévitable puisqu’on ne peut pas s’aimer et se côtoyer sans transmettre.
Pour illustration, on sait que beaucoup de survivants des camps, après avoir subi l’horreur du réel, ont connu par la suite une interdiction de témoigner : « Ce que tu as vécu est effrayant, dégouttant, n’en parle plus . » Pour eux, la fin de la guerre n’a été que le début d’une autre façon d’être malheureux.
Parmi les blessés qui s’en sorte, on retrouve deux caractéristiques : la culpabilité et l’hypermémoire.
La culpabilité les a rendu le plus souvent hypersensible aux malheurs des autres et ils s’engagent dans un combat social pour calmer ce sentiment douloureux.
D’autre part, l’hypermémoire des traumatisés constitue soit une séquelle, soit un point fort de la personnalité selon l’usage que les contextes familiaux et culturels permettent d’en faire. Quand le milieu empêche de remanier cette mémoire, les sujets restent prisonnier du passé. Par contre si la famille, le quartier donne au blessé l’occasion de parler de son vécu, cette hypermémoire permet une précision du discours, de réalisation artistique qui, en donnant sens à leur vie, leur offre un facteur important de résilience.
La plupart du temps, ces enfants sont devenus des adultes ayant vécu une belle réussite sociale mais souvent accompagnée de difficultés intimes. Donc, on ne peut considérer ces personnes comme résilientes car il faudrait alors que le sujet ait réaliser un travail de remaniement émotionnel de l’idée qu’il se fait de sa blessure.
On possède aujourd’hui une méthode à la fois linguistique et éthologique pour rendre compte de la façon dont le monde intime d’un tel parent peut tutoriser le développement d’un enfant qui s’attache à lui.
Il ne s’agit pas d’une transmission de pensée et pourtant, le psychisme du parent entraîne un développement particulier de l’enfant.

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