Etude de Afifi sur la punition corporelle et les troubles mentaux

Mis à jour le 29 septembre 2022

L’étude de Afifi sur la punition corporelle et les troubles mentaux (2012) montre que, dans la population générale, la punition corporelle sévère (comme pousser, saisir, gifler, frapper), en l’absence de maltraitance plus sévère de l’enfant, est associée avec des troubles de l’humeur, des troubles anxieux, des dépendances et des troubles de la personnalité.
Les chercheurs ont interrogé plus de 34 650 adultes sur leurs expériences dans l’enfance, notamment sur la fréquence à laquelle ils étaient physiquement punis par un parent ou un adulte vivant dans la maison.
Parmi ceux-ci, 5, 9% ont déclaré avoir été punis physiquement, mais pas abusés, comme des enfants. Les participants ont également été interrogés sur les troubles de l’humeur, de l’anxiété et de la personnalité, ainsi que sur l’abus d’alcool et de drogues.
Les personnes qui ont été punies physiquement en tant qu’enfants étaient plus susceptibles d’avoir des problèmes mentaux ou émotionnels. Selon les résultats, 7% des troubles mentaux étaient liés à des punitions physiques. « Ce type de punition était associé à des résultats mentaux médiocres et à plusieurs troubles mentaux presque uniformément dans tous les domaines », a déclaré Afifi.
L’étude menée par Afifi en 2006 (1) permettait déjà d’attribuer aux punitions corporelles 2 à 5% des troubles psychiatriques de l’axe I dans la population générale (troubles de l’humeur, troubles anxieux, conduites addictives, risque suicidaire), et 4 à 7% des troubles psychiatriques de l’axe II (troubles de la personnalité comme les personnalités borderline, schizotypiques, a-sociales).
Une autre étude de Afifi (2), menée auprès de 23 395 Canadiens révèle une prévalence élevée de victimes : 32 % affirment en effet avoir subi des abus à l’enfance. Parmi cet échantillon, plus du quart rend compte de sévices corporels et environ 10 % d’agressions d’ordre sexuel. Ces résultats démontrent l’importance d’agir au niveau préventif auprès de cette clientèle vulnérable pour ainsi freiner le développement de désordres psychologiques.
Le rapport 
Leurs auteurs concluent que  » les résultats de la présente étude mettent en évidence le lien entre trois types importants de maltraitance à l’égard des enfants, d’une part, et certains problèmes de santé physique et la santé générale autoévaluée à l’âge adulte, d’autre part. Compte tenu du manque relatif d’information sur le rapport entre la maltraitance envers les enfants et la santé physique, comparativement à la santé mentale, les connaissances des médecins sur le rôle de la maltraitance subie durant l’enfance par rapport aux problèmes de santé physique sont peut-être limitées. Une plus grande conscientisation à ce sujet s’impose, car l’exposition à des mauvais traitements durant l’enfance peut avoir une incidence sur le traitement des maladies physiques. Sur le plan de la santé publique, on reconnaît de plus en plus que la prévention de la maltraitance à l’égard des enfants a des répercussions importantes sur la réduction des problèmes de santé mentale; or, il se pourrait aussi que la réduction de la maltraitance à l’égard des enfants se traduise par une amélioration des résultats en matière de santé physique. »
Les auteurs : Tracie O. Afifi, PhD est professeure adjointe au département des sciences de la santé communautaire de l’Université du Manitoba à Winnipeg, au Manitoba, au Canada. Cette chercheuse canadienne démontre que les punitions corporelles chez l’enfant engendrent des troubles de l’humeur, des dépressions, des addictions aux drogues, ou encore des manies…

Bibliographie et références liées à l’Etude de Afifi sur la punition corporelle et les troubles mentaux

Autres études réalisées citées dans cet article :

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