Intérêt de la pratique de la respiration en cohérence cardiaque dans le traitement de l’anxiété et des troubles anxieux: revue de la littérature

Intérêt de la pratique de la respiration en cohérence cardiaque dans le traitement de l’anxiété et des troubles anxieux: revue de la littérature

Mis à jour le 9 juin 2023

Intérêt de la pratique de la respiration en cohérence cardiaque dans le traitement de l’anxiété et des troubles anxieux : revue de la littérature, une thèse de Serena Aguirre, Médecine humaine et pathologie, 2021.

L’intérêt principal de cette étude était de mettre en lumière l’existence de la respiration en cohérence cardiaque comme outil thérapeutique non médicamenteux dans le traitement de l’anxiété et des troubles anxieux, et d’étudier la littérature scientifique internationale qui abordait le sujet.

De plus en plus d’études cliniques recherchant l’efficacité de cette méthode dans le traitement de l’anxiété et/ou des troubles anxieux émergent. Mon travail était de faire cette recherche d’études et d’en faire une synthèse afin d’en tirer deux sortes de résultats :

  • Existe-t-il une efficacité statistiquement démontrée ?
  • Quels types d’études sont réalisées ? Quels sont leurs forces et leurs faiblesses ? Comment améliorer les prochaines études ?

Les troubles anxieux 

Selon la HAS, les troubles anxieux sont la première pathologie psychiatrique. Dans la population générale âgée de 18 à 65 ans, l’ensemble des troubles anxieux a une prévalence sur douze mois d’environ 15 % et une prévalence sur la vie entière d’environ 21 % (10).

Selon une publication de novembre 2019 (11) la prévalence des troubles anxieux est plus élevée dans les pays à haut revenu. En France, leur prévalence sur la vie entière va de 2,1 % pour le trouble panique à 10,7 % pour les phobies spécifiques. Ils sont plus fréquents chez les sujets jeunes, de sexe féminin, avec un faible niveau d’éducation, sans emploi, avec un faible niveau de revenu et ne vivant pas en couple. Les troubles phobiques, l’anxiété de séparation et l’anxiété sociale ont un début précoce, le plus souvent pendant l’enfance ; les autres troubles anxieux ont un âge de début plus tardif et plus variable. Hormis l’anxiété de séparation, les troubles anxieux ont une évolution chronique dans plus de la moitié des cas et un retentissement fonctionnel volontiers important.

En France, moins d’un tiers des personnes souffrant d’un trouble anxieux reçoivent un traitement et moins de 15 % un traitement potentiellement adéquat. Parmi celles qui ressentent un besoin de soins, moins de la moitié reçoivent un traitement adéquat.

Selon une étude (12) publiée en 2008 sur la prévalence des troubles anxieux lors de consultations en cabinet de psychiatrie libérale : au moins un trouble anxieux actuel est retrouvé chez 64,3 % des patients, contre 55 % pour les troubles de l’humeur. Les taux de prévalence sont, par ordre décroissant : 29,4 % pour le trouble d’anxiété généralisée, 25,9 % pour l’agoraphobie, 19,2 % pour le trouble panique, 15,3 % pour les phobies sociales, 11,4 % pour les troubles obsessionnels-compulsifs, et 5,4 % pour les états de stress post- traumatique (ESPT).

Les recherches

Parmi les sept essais thérapeutiques randomisés :

Cinq évaluaient l’anxiété perçue, dont quatre retrouvaient une diminution significativement plus importante des scores d’anxiété dans le groupe avec intervention de HRVB, par rapport au groupe témoin ((17), (19), (20), (23)).

Cependant, on note que dans l’étude de Van Der Zwan et al. (20) il n’y a pas de différence significative de réduction de l’anxiété dans les groupes « mindfulness », « meditation » et « HRVB » ; tandis que l’étude de Amjadian et al.(17) montre une différence significative entre les groupes « islamic spirituel intervention » et « HRVB ».

Par contre, l’étude de Van Der Zwan et al. de 2019 comportant les groupes de femmes enceintes ou non (22), n’a pas montré de baisse significative des scores d’anxiété pour les deux groupes « intervention » ou « waitlist », mais seulement pour les symptômes de stress perçu.

Un autre essai randomisé portait sur la phobie de l’avion (18) a révélé que le groupe avec intervention de respiration diaphragmatique avait une tendance plus élevée à surmonter la phobie, par rapport au groupe contrôle.

Enfin l’étude Thaïlandaise (21) reportait une différence significative dans l’amélioration du stress perçu et du craving, pour le groupe interventionnel par rapport au groupe contrôle.

– Parmi les dix essais thérapeutiques non randomisés :

Sept évaluaient l’anxiété perçue, dont 5 retrouvaient une diminution plus importante des scores d’anxiété dans le groupe avec intervention de HRVB, par rapport au groupe témoin ((28), (29), (30), (32), (33)).

A noter dans l’étude coréenne de Lee et al (32), il n’y avait pas de différence entre les groupes « HRVB » et « relaxation »,

Les deux études (Trousselard (27) et Eddie (24)) portant respectivement sur une population de patients schizophrènes stables, et sur des étudiants en centre de réhabilitation avec troubles de l’usage, n’ont pas montré de différence des scores d’anxiété pour les deux groupes intervention et témoin.

De même que l’étude de McAusland and Addington (25) recherchant une efficacité sur l’anxiété sociale, n’a pas montré de différence entre les deux groupes.

Enfin, deux études portaient sur le PTSD : la première de Polak et al (26) a montré une baisse des scores de la PCL-5 dans les deux groupes, avec une vitesse supérieure dans le groupe HRVB. La deuxième de Schuman et Killian (31) a montré une diminution des scores de PCL-5 après quatre semaines, mais qui ne persistaient pas dans le temps, et une diminution des symptômes de PTSD jusqu’à seize semaines après l’intervention

– Parmi les quatre revues systémiques :

Les 4 avaient pour objectif principal de rechercher des études analysant les effets du HRVB dans le traitement des symptômes de stress perçu et/ou d’anxiété perçue, dont 2 évaluaient également le PTSD ((34), (35)).

L’étude de Fournié et al. recherchait les effets bénéfiques du HRVB (dont l’amélioration du stress et de l’anxiété) dans une population avec pathologiques chronique. Elle a montré que sur 12 études évaluant stress et/ou anxiété, 9 avaient montré une diminution des scores avec le traitement par HRVB, et 3 études sur 4 montrait une amélioration des scores de PTSD.

L’étude de Blase et al comprenait 11 articles dont un seul traitait de l’anxiété et montrait une diminution des scores, tandis que 2 études sur le PTSD retrouvaient une diminution des scores, après intervention de HRVB.

La méta-analyse de Goessl et al concluait à une efficacité du HRVB dans le traitement de l’anxiété, quels que soient les caractéristiques des patients étudiés.

Enfin, la thèse du docteur Mahieddine concluait à une diminution modérée du stress perçu.

Au total, sur vingt-et-une études, onze essais retrouvaient une diminution des scores d’anxiété et/ou de troubles anxieux caractérisés dans le groupe HRVB par rapport soit au groupe témoin sans intervention, soit au groupe témoin avec une autre intervention ; quatre revues de littérature concluaient à l’efficacité de cette méthode dans l’amélioration du stress, de l’anxiété et/ou des troubles anxieux.

Une étude (Polak et al (26)) montrait une diminution des scores pour le PTSD dans les deux groupes mais avec une vitesse supérieure dans le groupe HRVB.

Une étude (Deschodt et al (28)) montrait une diminution des scores d’anxiété seulement à distance soit douze semaines après le début de l’intervention.

Enfin quatre études n’ont pas montré d’amélioration des scores d’anxiété et/ou de troubles anxieux ((22), (24), (25), (27)).

Lire la thèse complète : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03463783/document

Aller plus loin

Vous retrouverez de nombreuses informations sur la cohérence cardiaque dans nos dossiers thématiques :

Les formations

Formation en cohérence cardiaque pour les professionnels de la santé avec David O’Hare

M’inscrire Vous avez une question ?