La Mécanique des choses

La Mécanique des choses

Mis à jour le 8 décembre 2023

Un film réalisé et écrit par Alessandra Celesia, en salle à partir du 6 décembre 2023.

La mécanique des choses est une réflexion poétique sur la capacité de l’âme à trouver son chemin dans la vie, malgré tout, explique la réalisatrice. Le chat Tito, notre mascotte, est le symbole de tous ceux qui sont tombés en panne un jour, mais qui ont courageusement essayé de se relever.

Alessandra Celesia  a réalisé Le Libraire de Belfast en 2011, Mirage à l’Italienne en 2013,  Les Miracles ont le goût du ciel en 2016 et Come il bianco en 2020,  tous sélectionnés dans de grands festivals internationaux. Cette fois la  réalisatrice va puiser au plus profond de son intimité pour dégager une  réflexion sur les blessures des âmes et des êtres et nous offrir un  objet cinématographique protéiforme et sensible.

Une fable contemporaine  

Débutant par la chute d’un chat du huitième étage et se poursuivant par l’aventure de la propriétaire du chat à la recherche d’un remède pour sauver son chaton, La mécanique des choses,

Synopsis :  » Mon chat est tombé du 8° étage et est resté paralysé du train arrière. En quête d’une solution, je rencontre une Association de paralysés français qui travaille depuis longtemps sur la régénération de la moelle épinière. Ils m’embarquent avec mon chat dans un essai clinique en Chine. Quand la moelle épinière est touchée, elle produit autour de la blessure une nécrose. Une sorte de barrage, de cicatrice. Une fois cette nécrose formée, rien ne circule plus à travers. Voilà que la métaphore me renvoie à l’enfance, à un homme qui s’est coupé volontairement de la vie. Mon père, qui souffre de profonde mélancolie, tente depuis toujours de reconnecter ses synapses défectueuses à l’existence. Alors la potion magique que l’Association a brevetée, cette « graisse activée » capable de régénérer les connections, devient bien plus pour moi qu’une découverte scientifique. Si je peux « réparer » mon chat peut-être que je pourrai « réparer » mon père aussi. Avec ce postulat improbable je pars en Chine, pour filmer l’impossible. (…) « 

 » Si je devais définir le genre de ce film, je dirais qu’il s’agit d’une fable contemporaine, avec tous les ingrédients qu’il faut : des animaux magiques, des sorciers modernes, des potions, des remèdes plus ou moins improbables, des miraculés, des motards égarés à cheval sur leur moto, et des pères qui glissent vers l’abîme. C’est une histoire de guérison, au final incertaine, puisque de ses propres blessures on ne guérit jamais vraiment. Une histoire assez déjantée j’espère, pour avoir l’ambition de s’adresser aux autres, et pas seulement à moi. Parce que la combinaison improbable des événements que je relate a la puissance nécessaire pour dépasser le « petit film personnel », et faire écho à notre fragilité à tous face à l’existence. (…) « 

Une séance d’EMDR filmée

La colonne vertébrale du film est une très puissante séance d’EMDR filmée, qui retrace les moments des événements relatés

 » J’ai demandé à ma psy de pouvoir filmer une séance de EMDR, cette technique qui a été mise au point pour soigner le traumas profonds des rescapés de la guerre et qui m’a sauvée aussi.

Pour faire simple elle utilise le mouvement rapide des yeux pour reconnecter notre cerveau droit au cerveau gauche et permettre à l’inconscient de laisser remonter à la surface le moment où tout a basculé, où le temps s’est figé, pour tenter de le remettre en marche. (…)

Dans le clair obscur d’une salle de psy la séance se déroule devant la caméra et c’est un vrai pari : elle n’aura du sens que si elle atteint la vérité et l’explosion des émotions que le EMDR amène avec lui. Celui qui me filme est le chef opérateur qui m’a accompagnée tout le long de cette aventure. Et le monteur qui fait office depuis des mois d’archéologue d’histoires cachées en profondeur prend le son accroupi dans un coin. Ma psy qui me connait par coeur décide de pousser le bouchon, elle opère sa « sorcellerie » avec puissance et m’aide à lâcher les amarrer pour partir en voyage.

Quand j’ai revu les images plus tard j’ai pensé que ça tenait un peu du miracle : j’avais pu plonger dans la mer profonde de mes traumas face à la caméra, en perdant le contrôle dans le film que j’étais censée diriger, grâce aux personnes bienveillantes qui m’avaient accompagnée.

Les séances de EMDR me ramènent à un accident de la route, qui a fait qu’un jour ma vie a basculé. Sur cette route en Italie où j’ai percuté un motard et j’ai basculé vers cette mélancolie que je connaissais si bien. La dépression m’a immobilisée au sol et avec ce film de toute évidence c’est un corps à corps avec elle qui se joue à la première personne aussi.

Dans les yeux du motards qui gisait au sol j’ai lu un reproche qui m’a projetée tout droit vers les yeux de mon père, un jour de tempête et de mauvais temps. Vers la culpabilité que je porte de ne pas avoir su réparer la tristesse qui s’empare de ses deux yeux beaux gris les jours de grande mélancolie.

Ni la jambe tordue du motard, qui gît sur le béton devant moi sur une route la nuit… C’est à cet endroit précis que toutes les histoires convergent et c’est là que je vais revenir en déployant cette fois les grands moyens du cinéma.  (…)

Cet accident que je revois « en séquences » lors des séances de EMDR, j’ai besoin de le mettre en scène. Puisque c’est du mien qu’il s’agit, mais aussi de celui des autres. « 

Où voir le film ?

Avant première à Paris, le dimanche 3 décembre à 11h30 au Cinéma du Panthéon

CINEMA ESPACE SAINT-MICHEL :

Vendredi 8 décembre à 20h
Jeudi 14 décembre à 20h
Dimanche 17 décembre à 16h40

Toutes les dates

  • Le 6 décembre à 14h30 à l’Espace Saint-Michel, Paris – avec le lycée Balzac
  • Le 6 décembre à 20h à l’Espace Saint-Michel, Paris
  • Le 8 décembre à 20h à l’Espace Saint-Michel, Paris
  • Le 9 décembre à 16h30 au cinéma Le Cratère, Toulouse – dans le cadre du festival A propos d’Elle
  • Le 9 décembre à 15h au cinéma Les Templiers, Montélimar – avec Neurogel en Mache
  • Le 12 décembre à 20h15 au cinéma L’Arvor, Rennes – avec Comptoir du doc
  • Le 13 décembre à 19h45 au Cinéroch, Guémené-sur-Scorff – avec Ty Films
  • Le 14 décembre à 20h à l’Espace Saint-Michel, Paris
  • Le 16 décembre à 20h30 au Cinéma La Baleine, Marseille – soirée de clôture du festival RISC
  • Le 17 décembre à 16h40 à l’Espace Saint-Michel, Paris

Le 19 décembre à 18h30 au Cinéma Opéra, Lyon – avec SuperSeven

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