les hypersensibles sont parmi nous

les hypersensibles sont parmi nous – Le temps

Mis à jour le 27 avril 2023

Une article publié dans Le temps : les hypersensibles sont parmi nous, de Julie Rambal, dans la rubrique Psychologie.
Extraits :

L’hypersensibilité frappe ceux qui ne se reconnaissent plus dans une société qui ne prend plus son temps. Décryptage d’un concept qui fait recette, mais qui cache une vraie souffrance

Vous êtes facilement agressé par les lumières vives, les textiles râpeux, les cris? Paniqué par le travail dans l’urgence? Par contre, vous estimez avoir une vie intérieure complexe et une sensibilité artistique? Bravo, vous êtes un hypersensible, selon les critères d’Elaine Aron, psychologue américaine qui, depuis 1996, martèle que 20% de la population mondiale est atteinte de cette psychopathologie certes gratifiante, mais aussi douloureuse dans ce monde de bruts. (…)

Fitness de l’âme

Mais l’individu n’a pas attendu la suprématie des multinationales pour interroger le sens de sa présence au monde et l’origine de son mal-être. De la philosophie antique à la théorie freudienne, sa quête existentielle fait régulièrement naître des courants dominants de pensée. Et la psychanalyse, reine au XXe siècle, séduit moins les foules aujourd’hui. «Sans doute parce qu’elle est hors de prix, avoue cette psychanalyste Genevoise. C’est 200 francs la séance, plusieurs fois par semaine, pendant de longues années… Heureusement, on peut suivre une psychothérapie analytique prise en charge par les assurances.» Sauf que les concepts de névrose, refoulement et pulsion de mort chers à Freud électrisent moins le consommateur moderne que la nouvelle promesse du développement personnel. «Il y a un mythe actuel qui assure que le bonheur est un droit fondamental, et nous sommes envahis de best-sellers en psychologie populaire affirmant que nos potentialités sont infinies. Or la vie est complexe, semée de conflits et frustrations. Revendiquer que nous sommes tous hyper sensibles, hyper doués, hyper uniques, est mensonger et nuisible puisqu’en réalisant que cela ne change rien, nous sommes encore plus malheureux» s’exaspère le philosophe et psychanalyste Carlo Strenger, auteur de «La peur de l’insignifiance nous rend fou» (Belfond). Mais les cabinets des coachs en félicité continuent de se remplir et les néo-gourous de «l’autocompassion» vendent des centaines de milliers d’exemplaires de leurs ouvrages.

Bienvenue dans l’ère du fitness de l’âme, où chacun peut désormais s’adonner à des exercices de « cohérence cardiaque » ou de « pleine conscience » qui sont « une manière de dire qu’il n’y a qu’à écouter son cœur et son âme pour se sentir vrai» selon Nicolas Marquis. Un message finalement proche des philosophes antiques, mais réchauffé à la sauce marketing, avec une louche de sciences modernes: « Au lieu de se dire que la souffrance est une expérience morale classique, les gens veulent l’attribuer à un dysfonctionnement du cerveau ou des gènes. On parle même aujourd’hui du gène de la vulnérabilité, s’amuse l’anthropologue Samuel Lézé, spécialiste des questions mentales. Cela permet de se trouver une catégorie nosographique valorisante afin de proclamer: Attention, je suis hypersensible, il faut me traiter différemment. C’est un peu comme ceux qui vous disent: Attention, je suis bipolaire. Comprendre, je suis un emmerdeur… et c’est à prendre ou à laisser!»

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