Les échelles pour le TSPT

Mis à jour le 10 novembre 2022

Il existe plusieurs échelles de mesure pour l’évaluation du TSPT – Trouble de Stress Post-Traumatique.

Nous avons sélectionnés pour vous des échelles reconnues, aux qualités psychométriques démontrées et sur lesquelles portent de nombreuses études.

Quelle échelle choisir ?

Pour déterminer quelle échelle utiliser, il faut tenir compte de plusieurs aspects :

Ce que vous souhaitez évaluer.

Ces échelles n’évaluent pas les mêmes troubles de la même façon et parfois elles n’évaluent tout simplement pas les mêmes éléments.

Quel instrument est le plus approprié en fonction de vos objectifs et du contexte dans lequel vous allez effectuer l’évaluation ?

– Souhaitez-vous utiliser une échelle auto-rapportée ou une échelles hétéro reportée ?

Les échelles auto-administrées sont généralement des questionnaires, remplies par le patient lui-même. Elles présentent plusieurs avantages : elles sont faciles à utiliser, ne nécessitent pas la présence d’un clinicien, sont rapides (la plupart du temps 5 à 10 minutes) et peuvent être utilisées pour des groupes. Parmi les inconvénient, on peut citer : qu’elles ne mesurent pas les manifestations non verbales… des victimes et qu’elles posent le problème de la compréhension des consignes et de la quantification.

Les échelles hétéro-reportées sont des interviews structurées, qui permettent souvent une mesure plus précise que les échelles auto-reportées car elles tiennent compte à la fois des réponses des victimes et des caractéristiques non-verbales. Les inconvénients sont notamment : qu’elles doivent en général être utilisées par des cliniciens ou des personnes spécialement formées, qu’elle ne peuvent pas s’appliquer à des groupes et qu’elles sont également plus longues.

Échelle révisée d’impact des événements (IES-R)

L’IES-R est le questionnaire auto-reporté le plus ancien et le plus utilisé.

L’échelle IES a été développée par Horowitz et al. (1979) puis complétée par Weiss et Marmar (1997) – on parle depuis de l’IES-R – qui ont ajoutés des items pour mieux s’aligner avec les critères de l’ESPT dans le DSM4.

Objectif : Cette échelle est destinée à mesurer le stress post-traumatique subjectif après une situation traumatique. L’IES-R n’est pas un outil de diagnostic.

Caractéristiques : Cette échelle comprend actuellement 22 items ( par exemple : tout rappel de l’événement ravivait mes sentiments face à l’événement, je me réveillais la nuit, différentes choses m’y faisait penser, je me sentais irritable et en colère….).

On demande aux patient de lire les différents items – en leur précisant qu’il s’agit d’une liste des difficultés que les gens éprouvent parfois à la suite d’un événement stressant – et d’évaluer à quel point ils ont été bouleversés par ces difficultés au cours des  7 jours.

Notation : Les items sont notés sur une échelle de fréquence à 5 points, allant de 0 (pas du tout) à 4 (extrêmement), en passant par 1 (un peu), 2 (moyennement) et 3 (beaucoup). La notation distingue 3 sous-échelles : une sous-échelle d’évitement (items 5, 7, 8, 11, 12, 13, 17, 22), une sous-échelle d’intrusion de souvenirs (items 1, 2, 3, 6, 9, 14, 16 et 20) et une sous-échelle d’hyper-excitation / activation neurovégétative élevée (items 4, 10, 15, 18, 19 et 21). Les scores sont obtenus en additionnant les réponses de chaque item. Les scores sur l’échelle correspondant aux symptômes d’intrusion varient de 0 à 35, ceux de l’échelle de symptômes d’évitement de 0 à 40 et cix de l’échelle d’hyperactivité de 0 à 35. Les auteurs choisissent actuellement de prendre un score total de 22 comme en faveur de symptômes significatifs de stress aigu, et un score de 36 comme suggérant la présence d’un trouble de stress post-traumatique.

Population : Cette échelle est généralement utilisée avec des populations adultes comme les vétérans de guerre, les victimes d’agression, les accidentés de la route, les survivants de catastrophe naturelles…

En EMDR : Cette échelle est notamment utilisée avec le protocole R-TEP (trauma récent), avant le traitement, à la fin du traitement et lors de la ré-évaluation (après 3 mois environ).

En bref : Utilisation : auto-évaluation – Durée : 5 à 10 minutes – Contenu : 22 items

L’IES-R se trouve dans vos manuels de formation initiale en EMDR (dernière version en français de cette échelle dont nous disposons), vous trouverez également une version plus ancienne en annexe du protocole R-TEP.

Children’s Revised Impact of Events Scales – CRIES (13)

Adaptée de l’IES pour adulte (Horowitz), l’échelle CRIES-13 est une échelle Revisitée pour mesurer l’impact des Evénéments sur les enfants.

Population : les enfants, à partir de 8 ans.

Caractéristiques : Pour chaque item, l’enfant indique la fréquence du symptômes sur une échelle à 4 niveaux : 0 pas du tout, 1 : rarement, 3 : de temps en temps, 5 : souvent).

En bref : Utilisation : auto-évaluation, en présence d’un adulte qui s’assure de la bonne compréhension de l’enfant (peut être utilisée en groupe) – Durée : 5 à 10 minutes – Contenu : initialement 8 items, + 5
L’échelle est disponible en français dans la version CRIES-8 et dans la version CRIES-13.

Short PTSD Rating Interview (SPRINT)

Le SPRINT est un entretien court d’évaluation du TSPT, développé par Connor et Davidson (2001, 2006). Ce questionnaire d’auto-évaluation en 8 items évalue les principaux symptômes d’ESPT (intrusion, évitement, engourdissement, excitation), la détresse somatique, le coping face au stress, les difficultés professionnelles, familiales et sociales.

Notation : Les symptômes sont évalués sur une échelle en 5 points allant de 0 (pas du tout) à 4 (énormément). Les auteurs précisent qu’entre 18 et 32, les symptômes ESPT sont marqués ou sévères, entre 11 et 17, les symptômes sont modérés, entre 7 et 10, les symptômes sont légers, 6 ou inférieur à 6 : il n’y a pas de symptômes.

En bref : Utilisation : auto-évaluation – Durée : 5 à 10 minutes – Contenu : 8 items.

Le SPRINT est disponible sur simple demande auprès de Jonathan Davidson sur jonathan.davidson@duke.edu ou ici :  http://emdrresearchfoundation.org/toolkit/sprint.pdf (en anglais)

Clinician Administered PTSD Scale for DSM-5 (CAPS- 5)

Le CAPS, développée par Blake & all, en 1990, mesure la fréquence et l’intensité de chaque symptôme en utilisant des questions standards. C’est l’échelle la plus reconnue pour le TSPT.
Cette échelle permet d’évaluer la fréquence et l’intensité de chaque symptômes, l’incidence des symptômes sur le fonctionnement social et professionnel du patient et la sévérité globale de l’ensemble de ces symptômes, l’amélioration globale du patient depuis le début et la validité des scores obtenus.
Le CAPS-5 est une interview structurée avec 30 items qui correspond aux critères du DSM-5 pour l’ESPT.

Il existe plusieurs versions de la CAPS-5 qui correspondent à différentes périodes : La CAPS-1, la plus utilisée, évalue les symptômes sur une durée d’un mois. La CAPS-2 se limite à la semaine qui vient de s’écouler. Il existe également une version pour les enfants et les adolescents (CAPS-CA for DSM- IV).
Cette échelle doit être utilisée par des spécialistes de la santé mentale habitués à effectuer des entrevues diagnostiques.

En bref : Utilisation : par un clinicien – Durée : 45 à 60 minutes (decreases with repeated administrations) – Contenu : 30 items frequency and intensity of symptoms in past week  Companion administration manual covers scoring; workshops are also offered

La dernière version disponible en français permet d’évaluer les 17 symptômes d’ESPT décrit dans le DSM3R, ainsi que 8 caractéristiques associés.

Plusieurs révisions importantes ont été apportées aux CAPS dans sa mise à jour pour le DSM-5:

  • Le CAPS pour DSM-IV demandait aux répondants d’appuyer jusqu’à trois événements traumatiques garder à l’esprit lors de l’entrevue. Le CAPS-5 nécessite l’identification d’un seul traumatisme d’index pour servir de base de l’enquête de symptôme.
  • Le CAPS-5 est un questionnaire de 30 items, correspondant au diagnostic DSM-5 pour l’ESPT. La langue de la CAPS-5 reflète à la fois des modifications à des symptômes existants et l’ajout de nouveaux symptômes dans le DSM-5. Le CAPS-5 pose des questions pertinentes pour l’évaluation du sous-type dissociatif de l’ESPT (dépersonnalisation et de déréalisation), mais ne comprend plus d’autres symptômes associés (par exemple, les lacunes en matière de sensibilisation).
  • Comme avec les versions précédentes des échelles CAPS, les symptômes de gravité du CAPS-5 sont basés sur fréquence et l’intensité des symptômes (sauf pour l’amnésie et la diminution de l’intérêt qui sont basées sur le montant et l’intensité). Cependant, les items du CAPS-5 sont notés avec un seul score de gravité contrairement aux versions précédentes des CAPS qui exigeaient des notes distinctes pour la fréquence et l’intensité.
  • Instructions générales et informations sur la notation sont inclus avec le CAPS-5.

La version française la plus récente trouvée est celle ci https://www.istss.org/ISTSS_Main/media/Documents/CAPSManualFrenchVersion.pdf (en français). Elle est basée dur les symptômes du DSM3R.

PTSD checklist for DSM-5 (PCL-5)

Le PCL-5 est une auto-évaluation comprenant 20 items qui mesures les 20 symptômes d’ESPT du DSM-5. Le libellé des items du PCL-5  reflète à la fois des modifications des symptômes existants et l’ajout de nouveaux symptômes dans le DSM-5.

Les objectifs du PCL-5 sont nombreux, comme surveiller les changements des symptômes pendant et après le traitement, dépister des individus ayant un ESPT, faire un diagnostic d’ESPT provisoire.

Le PCL pour le DSM-5 existe en 3 versions : PCL-M (militaires), PCL-C (civils), et PCL-S (population spécifique), qui varie légèrement dans les instructions et le libellé de la phrase faisant référence à l’événement index. PCL5 est très similaire à la version PCL-s (spécifique). Il n’existe pas de versions PCL-M ou PCL-c correspondantes de PCL-5.

Bien qu’il n’y ait qu’une seule version des éléments PCL-5, Il y en a trois pour les mats de la mesure PCL-5, dont un sans élément a, un avec élément A et un avec L’ESL-5 et le critère étendu A.
Cette échelle auto-évaluée note de 0 à 4 chaque symptôme, reflétant un changement 1-5 dans la version DSM-IV. Elle va ainsi de 0 (pas du tout) à 4 (extrêmement), en passant par 2 () et 3 ().

Utilisation : auto-évaluation, mais l’interprétation devrait être faite par un clinicien. Il y a plusieurs options pour la notation. Durée : 5 à 10 minutes.

(en anglais) (en français)

L’échelle PCL-S retrouve dans elle se trouve dans vos manuels de formation initiale en EMDR (dernière version de l’échelle dont nous disposons),


Aller plus loin

Dossier(s) : Echelles et questionnaires d’évaluation cliniques

Bibliographie non-exhaustive en français sur le thème Les échelles pour l’ESPT

Bibliographie en anglais

  • Blake, D.D., Weathers, F.W., Nagy, L.M., Kaloupek, D. G., Gusman, F.D., Charney, D.S., & Keane, T.M. (1995). The development of a clinician- administered PTSD scale. Journal of Traumatic Stress, 8, 75-90. Doi: 10.1002/jts.2490080106
  • Bliese, P. D., Wright, K. M., Adler, A. B., Cabrera, O., Castrol, C. A., & Hoge, C. W. (2008). Validating the primary care posttraumatic stress disorder screen and the posttraumatic stress disorder checklist with soldiers returning from combat. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 76, 272- 281. doi: 10.1037/0022- 006X.76.2.272
  • Christianson, S, and Marren, J., (2013 ) The Impact of Events Scale – Revised (IES – R). Fromthe Hartford Institute for Geriatric Nursing, New York University, College of Nursing. Issue 19. IES – R
  • Connor, K., and Davidson, J. (2001). SPRINT: A brief global assessment of post-traumatic stress disorder. International Clinical Psychopharmacology, 16, 279 – 284
  • Davidson, J.R.T., Colket, J.T. (1997). The eight-item treatment-outcome post-traumatic stress disorder scale: a brief measure to assess treatment outcome in post- traumatic stress disorder. International Clinical Psychopharmacology, 12, 41-45
  • Dyregrov, A., Kuterovac, G. & Barath, A. ( 1996) Factor analysis of the Impact of Event Scale with children in war. Scandinavian Journal of Psychology, 36, 339 – 350
  • Gray, M., Litz, B., Hsu, J., & Lombardo, T. (2004). Psychometric properties of the Life Events ChecklistAssessment, 11, 330-341. doi: 10.1177/1073191104269954
  • Horowitz, M. J., Wilner, N., and Alvarez, W. (1979). Impact of event scale: A measure of subjective stress. Psychosom. Med., 41, 209 ‑ 218
  • Monson, C. M., Gradus, J. L., Young- Xu, Y., Schnurr, P. P., Price, J. L., & Schumm, J. A. (2008). Change in posttraumatic stress disorder symptoms: Do clinicians and patients agree? Psychological Assessment, 20, 131 – 138. doi: 10.1037/1 040 – 3590.20.2.131
  • Orsillo (2001) (PDF) p. 259.
  • Orsillo, Susan M. (2001). Measures for acute stress disorder and posttraumatic stress disorder. In M.M. Antony & S.M. Orsillo (Eds.), Practitioner’s guide to empirically based measures of anxiety (pp. 255-307). New York: KluwerAcademic/Plenum. PILOTS ID 24368
  • Perrin S, Meiser – Stedman R, Smith P (2005) The Children’s Revised Impact of Event Scale (CRIES): Validity as a screening instrument for PTSD. Behavioural and Cognitive Psychotherapy 33: 487 – 498. doi:10.1017/s1352465805002 419
  • Smith P, Perrin S, Dyregrov A, Yule W (2003) Principal components analysis of the impact of event scale with children in war. Personality and Individual Differences 34(2):315 – 322. doi:10.1016/s0191 – 8869(02)00047 – 8
  • Weathers, F. W., Keane, T. M., & Davidson, J. R. (2001). Clinician-Administered PTSD Scale: A review of the first ten years of research. Depression and Anxiety, 13, 132-156. doi: 10.1002/da.1029
  • Weathers, F. W., Ruscio, A. M., & Keane, T. M. (1999). Psychometric properties of nine scoring rules for the Clinician-Administered Posttraumatic Stress Disorder Scale. Psychological Assessment, 11, 124-133. doi: 10.1037//1040-3590.11.2.124
    Weiss , D. et Marmar , C. (1977) Impact of Events Scale Revised (IES-R), in J. Wilson and Tl Keane, Assessing Psychological Trauma and PTSD. New York. Guilford.
  • Yule W, Bruggencate ST, Joseph S (1994) Principal components analysis of the impact of events scale in adolescents who survived a shipping disaster. Personality and Individual Differences 16(5):685 – 691. doi:10.1016/0191 – 8869(94)90210 – 0
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