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Maigrir en respirant

Mis à jour le 27 avril 2023

David Servan-Schreiber – Psychologies Magazine – Octobre 2008

Assis au bureau sans prétention de son cabinet médical, le docteur David O’Hare, auteur de Maigrir par la cohérence cardiaque (Thierry Souccar Éditions), regardait Martine avec perplexité. Elle venait de lui dire qu’elle avait perdu dix kilos en trois mois, sans régime. Il l’avait suivie par le passé au cours d’une consultation en nutrition, sans aucun succès. Il lui demanda auquel de ses confrères elle s’était adressée et si elle avait pris des coupe-faim (qui ne marchent qu’à très court terme). Non, elle n’avait rien pris, ni n’avait consulté.

Institutrice dans une banlieue difficile, avec des collègues qu’elle n’appréciait guère, elle avait simplement suivi ses conseils pour mieux gérer son stress grâce à la respiration. Un peu sceptique, le docteur O’Hare s’était alors souvenu de plusieurs autres patientes qui lui avaient dit se « sentir plus légères » depuis qu’elles pratiquaient ses exercices de respiration. Pouvait-il y avoir un lien entre « se sentir » plus léger et l’« être » vraiment ?

Spécialisé dans le traitement de l’obésité depuis vingt ans, le docteur O’Hare s’était peu à peu désintéressé des régimes (près de 90 % des personnes qui en suivent un pour maigrir retrouvent leur poids initial au bout de quelques années (Why treatments for obesity don’t last de G. Kenneth Goodrick et J.-P. Foreyt, in JAM Diet Assoc, octobre 1991), pour se concentrer sur la gestion du stress de ses patients – surtout des patientes – par la méthode de la respiration en cohérence cardiaque.

Pour commencer, il leur avait appris à prendre deux ou trois pauses de trois minutes dans la journée, pour respirer profondément et calmement, au rythme de six respirations par minute – à chronométrer avec un simple minuteur de cuisine. Au bout de deux semaines, lorsqu’elles maîtrisaient bien ce rythme, il leur demandait de se remémorer les scènes pénibles de leur vie quotidienne ayant déclenché des émotions négatives.

Ensuite, elles associaient ces images avec le rythme apaisant de la respiration en cohérence cardiaque. Dans le cas de Martine, c’était la confrontation quasi quotidienne avec ses collègues de l’école qui la stressait. Elle reconnaissait d’ailleurs aller travailler « la peur au ventre ». Du coup, sans même s’en rendre compte, elle tentait de calmer cette angoisse en avalant ce qu’elle avait sous la main : tartines le matin, barres chocolatées à son travail, cannettes de soda pendant les pauses, dîner copieux le soir pour se réconforter après une journée difficile. Depuis qu’elle pratiquait régulièrement la respiration en cohérence cardiaque, elle avait constaté qu’elle n’avait plusce poids dans la poitrine, ni cette pression dans le ventre. Comme si elle se sentait « plus légère ».

De fait, elle n’avait plus besoin de calmer ses sensations désagréables avec la nourriture. Au contraire, elle était plus à l’écoute de ce que son corps lui disait vraiment. Si une émotion lui pesait, Martine avait le sentiment de lui « parler » à travers la douceur de sa respiration rythmée, comme on rassure un enfant qui perd ses nerfs. Quand elle ressentait la faim, il lui était plus facile de reconnaître que des aliments sains et des portions raisonnables la contenteraient. Elle avait même découvert qu’attendre un peu après avoir mangé déclenchait une sensation de satiété qui la faisait s’arrêter.

Quel est le mécanisme de cette respiration particulière et ancestrale ? Est-ce une simple forme de méditation ou d’introspection ? En fait, comme dans la récitation de certains mantras bouddhiques ou du rosaire (en latin), un rythme de six respirations par minute permet de stabiliser les influences antagonistes des systèmes nerveux dits « sympathiques » et « parasympathiques », qui influencent notre biologie et nos comportements (Effect of rosary prayer and yoga mantras on autonomic cardiovascular rhythms : comparative study de L. Bernardi, P. Sleight, G. Bandinelli et A.Lagi, in British Medical Journal, décembre 2001). Laisser baigner nos émotions négatives dans cet état apaisé pourrait alléger non seulement l’esprit, mais aussi le corps.

Octobre 2008

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