Presse : JOL Press – «Être heureux, une vraie bonne résolution» – janvier 2013

Mis à jour le 14 octobre 2022

Interview de Florence Servan Schreiber « Etre heureux, une vraie bonne résolution, publiée sur le site JOL presse

Florence Servan-Schreiber: « Être heureux, une vraie bonne résolution »

À l’occasion de cette nouvelle année, JOL Press s’est intéressé à la psychologie positive, fréquemment appelée « science du bonheur ». Une occasion d’interroger Florence Servan-Schreiber, diplômée en psychologie humaniste et auteure de « 3 kifs par jour (et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur) » (Marabout).

Photo : Alpes de Haute Provence/Flickr cc.

Les débuts d’année sont propices aux bonnes résolutions. Et si la première résolution à prendre était tout simplement d’être heureux ? Florence Servan-Schreiber, auteure du livre sur la psychologie positive 3 kifs par jour nous explique comment faire pour développer unoptimisme réaliste, poursuivre un objectif qui amplifie le bonheur, développer ses capacités plutôt que corriger ses défauts ou encore apprendre à se connaître pour utiliser ses compétences. Des petites clés indispensables pour être heureux en 2013.

JOL Press : Parlez-nous de la psychologie positive, en quoi cela consiste ?

Florence Servan-Schreiber : La psychologie positive est un domaine de recherche universitaire, né dans années 2000 aux États-Unis, qui étudie les personnalités, les comportements et les organisations qui marchent. Ses fondateurs avaient à l’origine envie de réfléchir à une psychologie préventive et se sont intéressés à ce dont disposait la science sur le sujet. Or ils ont constaté que 95% des études scientifiques publiées en psychologie portaient sur les maladies mentales, la dépression et l’anxiété. Et seulement une sur vingt s’intéressait à la joie, au bonheur et au bien-être.

Ces chercheurs ont donc cherché à expliquer pourquoi la science ne s’intéressait pas à l’amour, à l’attachement, à l’optimisme qui sont pourtant indispensables pour préparer les souffrancesde la vie. C’est alors qu’ils ont créé la psychologie positive. Ils ont levé de l’argent et ont financé de la recherche sur le sujet. Les conclusions de ces études sont modernes et accessibles.

JOL Press : Comment appliquer la psychologie positive au quotidien ?

Florence Servan-Schreiber : La psychologie positive est basée sur des expériences scientifiques qui peuvent être reproduites. Prenons l’exemple de l’optimisme, cher à Martin Seligman, l’un des fondateurs du courant, qui s’est attaché à définir ce qu’était l’optimisme, comment il se traduisait sur la santé. Ainsi a-t-il constaté qu’un optimiste consomme plus de vitamines, fait plus de sport, est moins malade et plus chanceux qu’une personne pessimiste. La psychologie positive va alors s’intéresser à ce qu’il faut faire pour devenir plus optimiste.

L’optimiste a autant de chances que les autres mais à la différence des autres, il sait voir qu’il a de la chance. Il faut savoir cultiver son optimisme. Si l’on réussit un projet, soit on se dit qu’on est doué, soit on attribue le succès de notre entreprise aux circonstances extérieures. La psychologie positive permet de faire la part des choses entre ce qui provient de la qualité de mon travail ou de l’environnement. Savoir reconnaitre ses bons résultats redonne confiance en soi.

Autre exemple : la gratitude. C’est la capacité que nous avons de nous émerveiller et d’arriver àdire merci pour toutes ces choses qui nous émerveillent. Nous avons trop souvent tendance à faire la liste des choses qui nous faudrait pour être heureux : l’argent, le succès, la perte de poids… Or à force de conditionner notre bonheur, nous ne nous rendons plus compte de tout ce dont nous disposons. C’est pourtant indispensable. Ce qu’il faut, ce n’est pas souhaiter une vie meilleure maisvivre sa vie en mieux

En plus, selon les études sur la psychologie positive, un lien a été prouvé scientifiquement entre la gratitude et la longévité : la gratitude peut nous faire gagner jusqu’à 7 ans d’espérance de vie ! Alors pourquoi se priver ?

JOL Press : La psychologie positive peut-elle soigner des troubles psychologiques ?

Florence Servan-Schreiber : Non, on ne soigne pas avec la psychologie positive mais on choisit un certain prisme qui décode ce qui nous arrive afin d’aller mieux. La thérapie n’existe pas dans le domaine mais certains psychiatres en France commencent à parler de psychologie de la prévention, ou comment le développement personnel peut nous permettre de surmonter certaines épreuves.

JOL Press : Quelles différences y a-t-il entre la psychologie positive et la méthode Coué ?

Florence Servan-Schreiber : La méthode Coué est une vue de l’esprit. Le danger, c’est qu’elle rend responsable de tout ce qui arrive. Elle suggère une attitude positive en toute circonstance là où la psychologie positive considère que certaines situations requièrent d’être regardées avec réalisme ou négativité.

La psychologie positive cherche à trouver un équilibre entre ce qui fait souffrir dans la vie et ce qui rend heureux. Nous devons vivre autant avec nos souffrances qu’avec nos joies. Il ne faut pas refouler nos émotions. La psychologie positive opère comme un mécanisme de résilience. La gratitude, par exemple, permet de se reconstruire après une épreuve ou un traumatisme. Ce qui est indispensable, c’est d’accepter sa sensibilité.

JOL Press : Quels seraient vos trois conseils pour commencer cette année du bon pied ?

Florence Servan-Schreiber : Tout d’abord, je recommanderais de travailler sa capacité à s’émerveiller, car elle aide à se préparer à tout, même au pire.

Ensuite, je pense qu’il ne faut pas confondre succès et bonheur. On pense que le succès apporte le bonheur, mais c’est l’inverse. Si vous prenez la résolution de faire du sport car vous pensez que vous aurez une vie plus heureuse si vous êtes sportif et que vous ne tenez pas cette résolution, vous serez malheureux. Moi, par exemple, j’adore avoir de belles conversations avec des copines, ça me rend heureuse. Je prends donc la résolution de voir, au moins une fois par semaine, une amie. Ainsi je serai plus disposée à faire du sport.

Enfin, je conseillerais d’exprimer sa tendresse. Rien ne nous rend plus heureux qu’un acte spontané de gentillesse. Alors n’hésitez pas, soyez gentils et vous passerez une excellente année 2013 !

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

En s’appuyant sur la psychologie positive, ou science du bonheur qui observe les facteurs internes et externes de notre épanouissement, Florence Servan-Schreiber a développé ses propres rituels, les kifs, qu’elle entend diffuser pour permettre à ses lecteurs de repérer leurs émotions positives et de vivre mieux. C’est de sa propre expérience dont elle nous fait part et qu’elle entend partager. Il s’agit pour tout un chacun de repérer, d’identifier ces moments, ces situations de bien-être qui peuvent devenir la base d’une vie épanouie. C’est aussi accéder à ses ressources intérieures pour se prémunir des situations défavorables.

Plus d’informations sur le site 3kifsparjour.com

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