Les deux femmes ont l’air complices. Et pour cause, si l’une soigne l’autre, les deux se doivent toutefois une confiance mutuelle. Sylvie (1) est volontaire pour aider Chantal Chevrot à obtenir son accréditation de praticienne d’EMDR ( Eye movement desensitization and reprocessing , en français : désensibilisation et retraitement par mouvement oculaire).

C’est notamment grâce à cet outil qu’ont été traitées les victimes et personnes présentes au Bataclan, lors des attentats du 13 novembre. Les personnes travaillant dans le domaine humanitaire et atteintes d’un syndrome post-traumatique font aussi partie des publics auxquels s’adresse cette thérapie. Elle consiste en partie, pour le patient, à suivre des yeux un mouvement de balayage fait par le praticien avec ses doigts.

Désensibiliser pour vaincre

Chantal Chevrot prévient : « Il n’y a pas que les patients atteints de stress post-traumatique qui peuvent bénéficier de cette thérapie. » Depuis 2013, cette thérapeute suit une formation dispensée par l’Institut français d’EMDR. « Je travaille dans un centre d’addictologie, au Mont-Saint-Vincent. C’est dans ce cadre que j’ai souhaité me former pour aider mes patients différemment. Je propose des séances gratuites à des volontaires uniquement pour obtenir mon accréditation. »

Sylvie, elle, a 45 ans. « Depuis une opération bénigne, il y a trois ans, je suis en arrêt maladie. Tous les médecins me disent que mes maux de ventre sont psychologiques. Cela fait 25 ans que je consulte des thérapeutes pour aller mieux. Avec eux, je travaillais sur les conséquences du traumatisme. » Sans résultat. Mais l’EMDR propose un autre cheminement : « Nous avons fait six séances, et cet outil me permet de trouver les origines du trauma ». Faire remonter le souvenir permet ensuite de « désensibiliser le traumatisme originel », et ainsi vivre avec. Car l’EMDR ne fait pas disparaître le traumatisme. Il permet de le comprendre et de le renforcer par des pensées positives, pour mieux le gérer lorsque les pensées négatives s’installent. « J’ai rarement pleuré autant qu’entre deux séances d’EMDR, souffle Sylvie. Mais on sent que c’est libérateur, qu’il faut que ça sorte. »

En France, les séances sont chères : compter entre 80 et 150 € pour 90 minutes. Quatre thérapeutes sont accrédités pour pratiquer l’EMDR en Saône-et-Loire.

Lire l’article Une nouvelle méthode pour surmonter un traumatisme  sur le site du journal de saoen et loire

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