Claire a suivi une thérapie EMDR suite au décès de sa soeur

Mis à jour le 21 décembre 2020

Claire a suivi une thérapie EMDR suite au décès de sa soeur. Elle témoigne dans le magazine Nexus.

Extraits

Claire D. a perdu sa soeur. Cette dernière avait 50 ans et jouissait jusque-là d’une santé de fer. Rien n’annonçait ce cancer foudroyant dont l’annonce et l’issue fatale ont été vécues par tous (elle-même bien sûr, mais aussi mari, enfants, parents, frères et soeurs) comme un séisme majeur, d’autant plus saisis-sant que cette soeur était, à bien des égards, une référence pour tous.
NEXUS : Comment avez-vous connu L’EMDR ?
Claire : Au cours d’une conversation. Une amie, en qui j’ai toute confiance et qui s’occupe de réfugiés, m’a raconté comment un adolescent, réfugié et sans papiers, est sorti transformé de sa séance d’EMDR, comment son visage qui exprimait la détresse et la douleur rayonnait. J’avais déjà entendu parler de l’EMDR, (…), mais c’est le témoignage de cette amie et le fait qu’elle pouvait me recommander une thérapeute qui m’ont décidée à aller la voir. Je n’y allais pas pour moi, mais pour tâter le terrain, pour un ami atteint d’une maladie neurodégénérative. Alors que je pensais discuter d’EMDR pour savoir jusqu’à quel point cette thérapie pouvait aider mon ami, qui avait subi plusieurs traumatismes, j’ai finalement glissé vers une séance de préparation où a ressurgi la douleur de la perte de ma soeur.
NEXUS : Par rapport à ce que vous saviez théoriquement de L’EMDR, quelle a été votre expérience concrète ?
Claire : Tout ce que je savais au fond de l’EMDR, c’était que le mouvement des yeux permettait d’effacer des traumatismes. Ce qui m’a surprise, c’est le rôle déterminant du thérapeute pour guider la séance, pour poser les bonnes questions, etc. Il me semble qu’il représente un point d’ancrage essentiel et rassurant quand surgissent des émotions fortes. Les résultats aussi m’ont beaucoup étonnée.
NEXUS : Pouvez-vous nous dire sur quelle image vous avez travaillé ?
Claire : Nous venions ma soeur et moi de nous prendre dans les bras l’une de l’autre, prêtes à nous dire que nous nous aimions. Il n’y avait que ça à dire. C’était deux jours environ avant son décès. Une infirmière est entrée, nous nous sommes lâchées sans avoir parlé. J’ai vécu ce moment comme une immense frustration, tenace, une grande occasion irrémédiablement manquée. « Occasion manquée » était écrit en grosses lettres douloureuses dans mon esprit. Ma soeur et moi avons vécu longtemps séparées et nous étions mal assorties. Donc, les occasions de nous dire nos senti-ments affectueux ont été pour ainsi dire inexistantes depuis la fin de notre petite enfance. C’est pourquoi ce moment où nous étions enlacées, très pudiques l’une et l’autre, était rare et précieux.

En savoir plus

Propos recueillis par Kim-Anh Limn. Interview publiée dans le dossier Traitement des traumatismes et accès à nos capacités : l’EMDR. Un protocole encore trop méconnu, de Kim-Anh Lim, publié dans le magazine Nexus, n° 131, novembre-décembre 2020
Dossier : Témoignages de patients en EMDR
 

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