S’adapter en fonction des événements de vie du patient

Mis à jour le 17 janvier 2022

Marl Dworkin nous explique qu’il est important d’adapter la thérapie en fonction des événements de vie du patient, dans le 3e chapitre de son livre sur la relation thérapeutique en EMDR :  EMDR and the relational impérative – The therapeutic relationship in EMDR treatment.  Dans cet ouvrage, il explore les nuances subtiles de la relation thérapeutique et le rôle vital qu’elle joue dans l’utilisation de la méthode de désensibilisation et de retraitement par les mouvements oculaires (EMDR) avec des patients traumatisés.
Livre publié en anglais – disponible en ligne sur le site de l’éditeur – payant
L’EMDR n’étant pas un traitement à l’emporte-pièce, il n’est pas nécessaire que le patient travaille sur son traumatisme à chaque séance, bien que ce soit l’approche préférée. Le traitement doit être guidé par le jugement clinique du clinicien, qui repose en grande partie sur la connaissance du patient et sur la relation. Ce sur quoi le patient travaille sera écologique à ce qui se passe dans sa vie. Tant que le clinicien réfléchit à la manière dont le patient traite les informations qu’il reçoit (dans n’importe quel domaine) et identifie les points bloqués, ces points bloqués peuvent être les cibles d’une intervention qui leur permettra de se remettre sur la voie du processus de détraumatisation des vieux souvenirs.
Par exemple. Ray est un chiropracteur de 56 ans exerçant dans le privé. Il a initialement demandé un traitement pour gérer les effets d’être un enfant unique de parents de l’époque de la dépression. Fay est marié et a une fille de 7 ans. Sa vie avec sa femme est loin d’être idéale. Après avoir passé les premières phases du traitement EMDR, nous avons commencé à mettre en place un protocole pour gérer les séquelles de la vie avec des parents qui ont vécu avec une « mentalité de l’ère de la dépression ».
Pendant ce temps, la femme de Ray a commencé une peur extraconjugale. Ray a trouvé nécessaire de sortir du traitement des traumatismes pour gérer ses réactions à cette crise de vie. Il avait besoin que je l’écoute et que je lui apporte mon soutien. Il m’a remercié de lui proposer des stratégies de développement et d’installation de ressources ; il a trouvé ma flexibilité très utile pour faire face à une situation de vie actuelle. Pendant ce temps, il a également reçu une offre d’emploi à temps plein dans un cabinet de chiropracteur plus prospère. Sa vie était trop pleine de changements. Continuer simplement à traiter de vieux souvenirs aurait compliqué indûment sa vie actuelle. Il a fallu 4 mois à Ray pour effectuer les changements nécessaires. Après quoi, il s’est déclaré prêt à reprendre un travail actif sur les traumatismes, ce qu’il a fait avec succès. Patti Levin, LICSW, PsyD, pense que l’un des principaux objectifs de la thérapie est de maintenir le patient dans un état fonctionnel autant que possible (communication personnelle, 3 février 2005).
J’ai constaté que de nombreux nouveaux cliniciens EMDR ne savent pas s’ils suivent une bonne pratique EMDR s’ils s’écartent des protocoles. Dans la méthodologie EMDR, le bon jugement clinique a toujours la priorité. Les cliniciens débutants peuvent croire qu’en cas de contrainte extérieure, le fait de poursuivre les protocoles permettra au patient de mieux gérer la situation actuelle. Ces cliniciens peuvent même ne pas écouter le patient, mais plutôt essayer d’imposer ce qu’ils pensent être une bonne pratique EMDR. En réalité, une bonne pratique de l’EMDR est centrée sur le patient et s’adapte donc aux exigences de la vie du patient. Bien qu’il existe des pratiques inhérentes à l’EMDR qui amplifient les ressources d’une personne, le patient reste responsable. Si un patient veut « juste parler », il parle.

En savoir plus

Formation(s) : Relation thérapeutique – Stratégies relationnelles pour traiter les patients souffrant de traumas difficiles
Dossier(s) : La relation thérapeutique en EMDR

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